C’est quoi, un additif alimentaire ?
E140, E334, glutamates, lécithines, xanthophylles… tous ces noms un peu barbares appartiennent à la même famille : les additifs alimentaires.
Présents dans la plupart des listes d’ingrédients, rarement mis en avant sur les emballages, ils suscitent souvent inquiétude et méfiance. Alors, que cachent-ils vraiment ?
Qu’est-ce qu’un additif alimentaire ?
Un additif alimentaire est une substance ajoutée à un produit pour lui conférer certaines propriétés : texture, goût, couleur ou meilleure conservation.
Par exemple :
- un colorant rend un tarama plus rose,
- un conservateur prolonge la durée de vie d’une sauce cuisinée.
En France, leur utilisation est autorisée mais encadrée par la législation européenne.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) évalue régulièrement les additifs autorisés et fixe pour chacun une dose journalière admissible (DJA) afin de limiter les risques potentiels pour la santé.
Les principales familles d’additifs et leurs fonctions
Pour s’y retrouver parmi les dizaines d’additifs présents dans les produits du quotidien, voici les principales familles :
- Colorants (E100 à E199) : donnent ou renforcent la couleur.
- Conservateurs (E200 à E299) : freinent le développement des micro-organismes.
- Édulcorants et substituts de sucre : remplacent le sucre dans les produits « allégés ».
- Émulsifiants, stabilisants, épaississants : améliorent la texture et la fraîcheur perçue.
- Antioxydants (E300 à E321) : ralentissent l’oxydation à l’air libre.
- Exhausteurs de goût : intensifient les saveurs (souvent dans les plats préparés et produits carnés).
Dans quels produits trouve-t-on des additifs ?
Les additifs sont omniprésents dans les aliments transformés : plats préparés, sauces, charcuteries, biscuits, boissons, etc.
Ils servent à garantir la stabilité et la qualité visuelle des aliments, mais aussi à faciliter les procédés industriels (durée de conservation, texture, coût, standardisation…).
Même dans certaines fabrications artisanales, leur usage reste courant.
Les additifs alimentaires sont-ils risqués pour la santé ?
Bien qu’autorisés, les additifs font régulièrement l’objet de débats et d’études, notamment sur leurs effets à long terme.
Quelques points à connaître :
- Autorisé ne veut pas dire inoffensif : un additif peut être toléré à faible dose mais problématique à forte exposition.
- Certains additifs sont controversés, comme les sels nitrités et nitrates présents dans le jambon et les viandes transformées, suspectés d’augmenter le risque de cancer colorectal.
- L’effet cocktail, c’est-à-dire la combinaison de plusieurs additifs à faibles doses, reste mal connu et fait l’objet d’études de l’EFSA et d’associations de consommateurs.
Existe-t-il des additifs alimentaires naturels ?
Oui. Certains additifs proviennent de sources naturelles (plantes, fruits, bactéries inoffensives, algues…).
Ils remplissent les mêmes fonctions que les additifs chimiques, mais avec une origine et une perception plus “propre”.
Exemples :
- Anthocyanes (E163) : colorants naturels issus du raisin, du cassis ou du chou rouge.
- Acide lactique (E270) : présent dans de nombreux aliments fermentés, il empêche le développement bactérien.
- Carraghénanes (E407) : extraits d’algues rouges, utilisés comme épaississants et gélifiants naturels.
Comment limiter sa consommation d’additifs alimentaires ?
Adopter une alimentation plus simple et moins transformée permet déjà de réduire drastiquement sa consommation d’additifs.
Lire attentivement la liste des ingrédients
Les additifs apparaissent obligatoirement dans la liste des ingrédients, sous leur nom ou sous la forme E + numéro.
Astuce : moins la liste d’ingrédients est longue, plus le produit est “brut”.
Se poser la bonne question
Ce produit a-t-il besoin d’un additif ?
Exemple : une simple sauce tomate doit-elle vraiment contenir un colorant ou un exhausteur de goût ?
Choisir des produits peu transformés
Privilégiez les aliments frais et simples :
- une salade du rayon fruits et légumes plutôt qu’une salade en sachet,
- un yaourt nature plutôt qu’un dessert aromatisé.
Se fier aux labels et mentions fiables
Les labels peuvent être un repère :
- Le label Agriculture Biologique (AB) limite l’usage de certains additifs, même s’il ne garantit pas leur absence totale.
- Les mentions “sans additifs” ou “sans conservateurs” peuvent aider à repérer des produits plus naturels (mais toujours vérifier la liste !).
Utiliser des applications pour scanner ses produits
Des outils comme Yuka ou Open Food Facts décryptent la composition des produits et évaluent la nocivité potentielle des additifs.
En résumé : vers une alimentation plus transparente
Les additifs alimentaires sont devenus indissociables de notre alimentation moderne.
S’ils répondent à des besoins technologiques, ils doivent être utilisés avec prudence et transparence.
Le consommateur d’aujourd’hui dispose d’informations fiables pour faire des choix éclairés :
en lisant les étiquettes, en choisissant des produits bruts, et en s’appuyant sur des labels et applications fiables.
